ETUDES DE CAS
De façon à tenter de définir la dangerosité des sectes ainsi que, par extension, la connotation que doit prendre le terme « sectes » nous avons choisi d'étudier quatre mouvements différents. A travers nos études, nous nous sommes penchées sur les bases des doctrines de chacun de ces mouvements, sur des témoignages, ainsi que sur leur statut en France et ailleurs pour savoir si chacune d'entre elles devaient être considérées comme sectes ou non, et si elles posaient un réel danger à la société.
Nous avons donc étudié :
- Les Saints des Derniers Jours (ou Mormons)
- Les Témoins de Jéhovah
- Les Satanistes
- L'Ordre du Temple Solaire
LES SAINTS DES DERNIERS JOURS (ou MORMONS)
I - Qui sont-ils ?
A] Leur histoire
Le père fondateur des Mormons se nomme Joseph Smith. Né le 23 décembre 1805 à Sharon, dans le Vermont (USA), quatrième enfant d'une famille de dix. Dans sa famille maternelle, les visions et les phénomènes mystique étaient très courant (son père aurait eu des dons de sorcier). A 14 ans, il aurait eu une vision religieuse dans une forêt. A 18 ans, c'est dans sa chambre, le 21 septembre 1923, que lui serait apparu l'ange Moroni, qui lui aurait révélé sa mission au nom de Dieu : « il lui dit qu'un livre est caché, écrit sur des plaques d'or, contenant l'histoire des premiers habitants de ce continent et faisant connaître leur origine. Il dit aussi que l'Evangile éternel y était contenu dans sa plénitude, tel qu'il avait été donné par le Sauveur aux anciens habitants. »
Ces visions furent nombreuses durant quatre ans, jusqu'à la découverte du livre de Mormon, le 21 septembre 1827 sur la colline de Cumorah (Etat de New York).
Joseph Smith le traduit, grâce à deux pierres magiques, l'Urim et le Thumim. Il aurait été écrit par les prophètes des anciens peuples d'origine israélite ayant habité le continent américain avant et après Jésus (les Jarédites, les Amanites, les Néphrites) et compilé par Mormon (avant dernier roi des Néphrites). C'est son fils Moroni qui l'aurait enterré 400 ans après Jésus Christ, dans le lieu où Joseph le découvrit.
Les Mormons y voient un livre divinement inspiré. Joseph transcrivit dans ces pages des visions et réalités intérieures. Elles continueront à le guider jusqu'à la fin de sa vie.
B] Leur doctrine
Pour les Mormons, Joseph Smith est le personnage central de l'histoire et de la doctrine de l'Eglise.
Les Mormons admettent la Trinité, mais sacrifient pratiquement l'unité de Dieu. « L'individualité des trois Personnes fut illustrée lors du Baptême du Christ lorsque Jésus, l'un des membres, se tint dans l'eau, que le Père parla dessus, et que le Saint-Esprit, le troisième membre, descendit sous le signe d'une colombe ». Il s'agit donc bien de trois Dieux. Celui-ci est conçu comme un être charnel : c'est sous cet aspect que Joseph Smith affirme l'avoir vu de ses yeux. Il existerait finalement un grand nombre de divinités parmi lesquelles le Père, le Fils et l'Esprit auraient seulement un statut spécial.
Mais alors, qui est donc Jésus? Sur ce point, plusieurs Mormons sont en désaccord. Aussi , tandis que le Livre des Mormons enseigne la naissance virginale de Jésus , par l'action du Saint Esprit , d'autres autorités du Mormonisme , comme B.Young , déclarent que Jésus est né des relations d'Adam et de Marie : « D'ailleurs Marie l'épouse de Joseph avait un autre mari ». D'autres auteurs enseignent que Jésus était polygame et s'était marié aux noces de Cana.
La doctrine enseignée actuellement sur Jésus se rapproche toutefois davantage du credo commun des chrétiens ; seule chose étonnante, Jésus aurait ressuscité sur le continent Américain. Nous pouvons donc nous poser une question : de part sa similitude étonnante avec la doctrine chrétienne ayant elle un statut de religion, le culte mormon doit-il toujours être considéré comme sectaire ?
C] Leur culte
Le nom officiel de leur mouvement est "Eglise de Jésus Christ des Saints des derniers jours". Les mormons souhaitent être appelés Saints des derniers jours (ou SDJ), Mormon n'étant en fait qu'un personnage central de leur livre sacré, le Livre des Mormon.

Le « Book of Mormon » qui contient la doctrine des Mormons
Les mormons se revendiquent chrétiens. Ils oeuvrent à la préparation du retour du Christ sur terre, qu'ils prédisent en Amérique, prochainement.
Aux Etats-Unis, l'Eglise mormone est une Eglise encore critiquée mais reconnue. En France, elle est généralement perçue comme sectaire mais ne figure pas sur la liste du rapport parlementaire de 1995 sur les sectes.
Les Saints des derniers jours ont officiellement renoncé à la polygamie en 1890. Ceux qui la pratiquent forment ou appartiennent à des mouvements dissidents hors la loi.
D] Leurs caractéristiques :

Deux Missionnaires mormons
Les mormons sont bien connus, en particularité par leurs duos de jeune missionnaire courtois et présentant bien, qui se déplacent de maison en maison pour faire du porte à porte et annoncer leur bonne nouvelle avec souvent une pointe typique d'accent américain. Ils proposent parfois des cours d'anglais à titre gratuit. Leur nom officiel « l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours » désigne ceux qui échapperont à la destruction finale quand Jésus reviendra sur terre.
Les jeunes gens que vous croisez parfois, en chemise blanche et costume noir, à la coupe de cheveux soignée, et se déplaçant deux par deux, sont probablement des Missionnaires mormons.

D’autres Missionnaires mormons
En baptisant les morts, les mormons considèrent qu'ils offrent à leurs aïeux décédés une chance de trouver le Salut et la vie éternelle. D'où l'intérêt de l'Eglise mormone pour la généalogie.
Un bon mormon ne boit ni alcool, ni café(ine), ne fume pas, observe un régime alimentaire aussi sain que possible, et verse la dîme (10% de son salaire) à l'Eglise.
Le mormonisme compte plus de 13 millions de fidèles (baptisés) de par le monde, dont plus de la moitié en dehors des frontières américaine, et connaît une croissance exponentielle.
E] Conclusion
Notons tout de même que les Mormons ne figurent pas en tant que "secte" dans le rapport parlementaire français de lutte contre les sectes. Ceci va même plus loin ; les Mormons sont reconnus en tant que religion aux Etats-Unis et dans certains pays où les Mormons se développent tel que le Royaume-Uni leur statut se rapproche de plus en plus de celui de religion.
Néanmoins, ce groupe reste dans l’esprit de beaucoup comme étant une secte à part entière, notamment à cause de leurs méthodes d’endoctrinement similaires à celles des Témoins de Jéhovah (une majorité de porte à porte).
De plus, l'existence de la "dîme", imposant à tout "bon" Mormon de consacrer environ 10% de son salaire au financement du mouvement a été hautement critiqué. Cependant, la ressemblance de la dîme avec la "quête" catholique ne peut être ignorée. Or, le catholicisme a bel et bien un statut de religion.
Et ce n'est pas la seule similitude entre les deux mouvements. Les deux doctrines sont très rapprochées, du moins aussi proches que le sont le protestantisme et le catholicisme. L'Eglise de Jésus Christ des Saints Derniers Jours serait donc un simple dérivé de la religion chrétienne au même titre que l'orthodoxie, le protestantisme ou le catholicisme.
En effet, les Mormons eux-mêmes se déclarent chrétiens. Et de nombreux chrétiens, tels que Monseigneur Jean Vernette, spécialiste des sectes, ne considèrent pas ce mouvement comme sectaire. Mais le fait que ce mouvement soit tant assimilé au christianisme le rend-il imperméable à la qualification de "secte" ?
Puisqu'au final, nombreuses sont aujourd'hui les personnes qui considèrent le christianisme comme une "secte ayant réussi". En effet, la définition la plus neutre du terme "sectes" désigne simplement un mouvement s'étant séparé d'une branche mère, une secte représente donc une simple scisure avec une religion plus importante. Bien sûr, plus personne ne veut être associé avec la connotation péjorative que comporte aujourd'hui le terme, mais si on ne prend que le terme objectif, le christianisme est une secte du judaïsme, le catholicisme une secte du christianisme ainsi que l'est l'Eglise des Saints Derniers Jours . Cependant, le christianisme et le catholicisme ayant tous deux un statut de religion dans de nombreux pays européens, le mouvement mormon ne devrait-il pas pouvoir jouir d'un tel statut pour une simple question de logique ? Ou est-ce que c'est sa similitude avec la religion chrétienne, très présente en Europe et en Amérique du Nord, qui devrait justifier un tel statut?
L'Eglise de Jésus-Christ des Saints Derniers Jours serait donc pour beaucoup une religion à part entière. Que ce soit parce que leur doctrine ne représente réellement aucun danger pour la société, parce que ses similitudes avec le mouvement chrétien si universellement reconnus le supposent, ou parce que pour d'autres il n'existe pas de "sectes" mais réellement que des religions, c'est encore à voir. Sachons tout de même que chacun de ses éléments peut être utilisé pour répondre à la question : qu'est-ce qui fait réellement une secte ?
A] Leur histoire
L'activité des Témoins de Jéhovah en France, remonte à la fin du XIXe siècle. En 1891, des publications bibliques sont traduites sa conception de Dieu, celui de l'Ancien Testament. Dans le Jéhovisme, chaque passage de la Bible, quelque soit sa place dans le livre, doit être pris à la lettre. Chaque affirmation doit être pris comme la Vérité : les chiffres, les chronologies ainsi que la création de la terre en six jours. Ils pratiquent le "Prophétisme" (=actions des prophètes, dans un lieu ou un temps donné), privilégiant la lecture des livres de ce genre dans la Bible : Ezechiel, Daniel, L'Apocalypse ; et l'identification des évènements de l'époque présente avec les textes du passé. Aussi, à partir de ces chronologies, sans cesse reprises, ils fixent la date de l'imminence fin des temps. Charles Taze Russel, père du Jéhovisme, enseigne que le Christ est présent invisiblement depuis octobre 1874, et que la fin de ce monde interviendra en 1914.
En 1931, avec Joseph F. Rutherford (1869-1942), le nom du mouvement change, ils sont devenus « Témoins de Jéhovah », ce nom donnant une nouvelle impulsion à la prédication. Rutherford impose sa domination, quelque peu paranoïaque. Il poursuit l'oeuvre de propagande infatigable de Russel grâce à une utilisation judicieuse de l'imprimerie. Des milliers de publications sortent de ses presses.
C'est aux Etats Unis que Russel (1852-1916) fonde ce mouvement, dont le nom est encore "Watch Tower and Tract Society of Pennsylvania, New York". Son origine est typiquement Américaine : un homme d'affaire se consacre à la diffusion de ses croyances , convaincu , après un abandon passager de toute pratique religieuse , que le retours de Jésus est proche , invisible au monde mais visible aux yeux du croyant , et qu'il doit en être l'annonciateur. A partir de 1879-1880, des congrégations se fondent sous le nom d' "Etudiants de la Bible". En 1909, en France, il y a des groupes et des individus s'intéressant au message de la bible dans une vingtaine de départements.
Russel se présente comme "l'esclave fidèle et avisé" de l'Evangile dont l'interprétation de la Bible a seul droit de cité. Qui refuse sa dictature idéologique et le centralisme de l'Association est purement et simplement exclu. Le refus de la foi en la Trinité (croyance en trois Dieu : le Père le fils et le Saint esprit) marque la rupture définitive des "Etudiants de la Bible" avec le Christianisme.
En France, la Seconde guerre Mondiale cause de grandes difficultés aux Témoins de Jéhovah. Bon nombre de ceux qui vivent dans l'est du pays sont envoyés dans les camps de concentration. Mais la prédiction des Témoins de Jéhovah se poursuit. A la fin de la guerre, le nombre des proclamateurs a doublé pour atteindre le chiffre de 2003.Douze ans plus tard, la barre des 10.000 Témoins de Jéhovah est franchie.
Plusieurs personnes se succèderont pour continuer l'oeuvre de Russel. Au long des années, le cap demeure toujours fixé sur l'objectif central : propager la doctrine par l'imprimé et les visites à domicile. D'ou un taux d'expansion élevé, chaque fidèle étant un prédicateur. Dès la fin de la première Guerre Mondiale, en 1918, il y a déjà 3.868 proclamateurs en 14 pays. En 1938 ils sont 47.143 en 52 pays et en 1993, ils sont 4.709.889, soit au total plus de 11 millions avec les sympathisants. La progression mondiale est de 4,5%, et en France de 2%.

Le nombre de Témoins de Jéhovah "actifs" en France de 1945 à 2005
B] Leur doctrine
La doctrine officielle du mouvement est ainsi définie :
« Pour être accepté comme un compagnon agréé des Témoins de Jéhovah, il faut adhérer à l'ensemble des vérités bibliques, y compris aux croyances basées sur les Ecritures qui leur sont spécifiques. »
Or un certain nombre de croyances diffèrent les Témoins de Jéhovah de l’Eglise catholique qui est pourtant basée sur les même « vérités bibliques ». En effet, selon eux Jésus Christ aurait eu une existence pré humaine sous le nom de l’ange Michel, il était alors subordonné à son Père céleste. Toujours d’après eux, il existe aujourd'hui un « esclave fidèle et avisé » sur la terre à qui « sont confiés tous les intérêts terrestres de Jésus » ; cet esclave est représenté par le Collège central des Témoins de Jéhovah.
Avant de naître de Marie, Jésus aurait donc été l’ange Michel, puis durant sa vie terrestre il aurait perdu son identité angélique et céleste. Il aurait donc été un être parfait, mais un être humain seulement. Il n’est pas ressuscité en son propre corps, mais il est devenu directement une créature spirituelle.
De plus, les Témoins de Jéhovah croient qu’en 1914, les temps des Gentils ou des Nations auraient pris fin, le Royaume de Dieu a été établi dans les cieux et la présence annoncée du Christ a commencé. Har-Maguédon, c'est à dire la bataille du grand jour de Dieu le Tout Puissant, est proche. Cette guerre serait suivie du Règne millénaire de Christ, qui rétablirait le Paradis sur toute la terre. Ces croyances sont la base des « Ecritures qui leur sont spécifiques », ce sont donc aussi celles qui différencient leur doctrine de celle de la religion catholique.
C] Leur culte
Les Témoins de Jéhovah pratiquent leur culte dans des édifices appelés "Salle du Royaume" où ils se rassemblent en semaine et durant le week-end.
Un exemple de « Salle du Royaume »
Le culte s'ouvre et se termine par des cantiques et une prière. L'enseignement est centré sur la Bible. Chaque année, au printemps, les Témoins de Jéhovah célèbrent le "Mémorial" en souvenir de ce que Jésus Christ a fait en offrant sa vie pour le salut du monde.
Au cours de l’année, les Témoins de Jéhovah d'une même région se retrouvent en assemblées régionales. Nombre d'entre elles se tiennent dans des Salles d'Assemblées ; elles réunissent généralement un millier de personnes ou plus.
Une « Salle d’Assemblée » : Un bâtiment en apparence très normal
Les Témoins de Jéhovah pratiquent le baptême chrétien, il s'agit d'un baptême d'adultes administré par immersion.
Un baptême chez les Témoins de Jéhovah
Tout Témoin baptisé participe chaque semaine, en plus des Assemblées et de ses études personnelles, à trois réunions ; il doit consacrer dix heures par mois au minimum à la prédication à domicile. Le pionnier ordinaire est un proclamateur prêchant 100 heures par mois - il conduit sept Etudes bibliques et fait 35 nouvelles visites durant cette période. Les activités sont comptabilisées dans les rapports d’activités de la Congrégation (=groupe de base) à laquelle chaque Témoin doit remettre régulièrement son rapport de service. L'organisation centralisée et l'inter surveillance sont rigoureuses et très poussées. Chaque mois, le bulletin intérieur Notre ministère du Royaume resserre la cohésion sociale.
Les Témoins de Jéhovah figurent sur le rapport parlementaire des Sectes. Le rapport de l'Assemblée Nationale rappelle que les Témoins de Jéhovah sont un mouvement à caractère sectaire pouvant être mentalement dangereux pour les personnes mineures.
II- Les Témoins de Jéhovah, dangereux? Pourquoi?
A] Particularités des Témoins de Jéhovah
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Pas de transfusions sanguines
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Pas le droit de fumer, ni de boire
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Pas de lecture philosophique (coupure totale avec le monde intellectuel), l'Organisation interdit également de lire d'autres ouvrages religieux que ceux produits par ses soins et de lire en particulier les témoignages d'anciens Témoins.
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Tout Etat, groupement, ou société étant l'oeuvre du Diable, le Témoin de Jéhovah ne peut y adhérer ni par le vote, ni par la participation à une association même de bienfaisance, ni par le service militaire ou civil.
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Ils dénoncent le système social présent en lui opposant un modèle utopique qui accentue par contraste les défauts du premier.
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Le mouvement annonce l'âge d'or ou, après Har-Maguédon, les défavorisés deviendront les élus. Ce monde idéal est en ébauche avec l'Association. Chaque témoin peut ensuite l'imaginer à sa guise.
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Pas de fêtes (en dehors du Mémorial, commémoration de la mort du Christ le 14 nisan du calendrier juif) ; pas d’anniversaire donc, ni de cadeaux pour Noël
Caractéristiques:
Ce sont des personnes en apparence normales et très aimables. Les Témoins de Jéhovah, Bible sous le bras, sont bien habillés, souvent en costume pour les hommes et jupe droite jusqu'aux genoux pour les femmes. Les témoins de Jéhovah se retrouvent généralement à deux pour faire du porte à porte.
B] Témoignage d'ancien adepte
Kévin, 24 ans, ancien Témoin de Jéhovah
« J'ai passé vingt-deux ans dans une famille Témoin de Jéhovah. Dès le plus jeune âge, la secte s'est attachée, grâce à un système bien rodé, à me conditionner pour devenir un adepte docile, apte à répandre à mon tour sa propagande.
Le programme spirituel qui m'était imposé, comme à tous les autres enfants de la secte, était très dense. Etude en famille, puis seul, des écrits du mouvement, lecture de sa Bible, intense prosélytisme, réunions...
En moyenne, vingt-trois heures infligées chaque semaine par la secte, même pour les enfants de primaire. Pas de quoi éveiller l'ouverture d'esprit sur d'autres sujets! D’ailleurs, la secte déconseille à ses adeptes de s'intéresser à des écrits dont elle n'est pas à l'origine. La politique imposée dans le groupe suit les enfants à l'école. Ils sont préparés à juger de la véracité de ce qu'ils apprennent, par rapport à ce que leur enseigne la secte.
A l'école je devais me faire connaître en tant que "T.J" pour susciter la curiosité de mes camarades et pouvoir les évangéliser, éveiller l'inquiétude de mes profs, pour que mes parents puissent avoir l'occasion de les prêcher également. Tout cela en tenant compte des limites de la loi interdisant le prosélytisme en milieu scolaire, qui m'avait été enseignées avant l'école. J'étais aussi persuadé que le mondé était dominé par le Diable, y compris mes camarades dont on me disait de me méfier. Je ne devais me faire des amis qu'à la secte. L'interdiction de fêter Noël et les anniversaires, l'attitude et l'habillement que je devais avoir à l'école me valaient des moqueries très dures à vivre. A 13 ans, le médecin hésitait à me donner des antidépresseurs.
Ma sortie de la secte a été initiée par des amis qui m'ont aidé à ouvrir les yeux. J'ai pris conscience que je n'avais ni opinion ni comportement propre, et que je n'étais pas heureux. Etant homosexuel, et cela étant condamné par la secte, je vivais dans la douleur, la contradiction entre ce que j'étais et ce qu'on m'imposait. Très souvent je pensais au suicide pour faire cesser cette torture. Une fois la brèche ouverte, la fragile idéologie s'est écroulée. A peine ma sortie a-t-elle été amorcée que le chantage affectif de la secte a débuté pour faire en sorte de ma reprendre. Les membres de la secte devaient cesser toute relation avec celui qui démissionnait ou était exclu, fût-il de leur famille. Heureusement, j'étais soutenu et accompagné par mes amis et l'ADFI (Association de Défense de la Famille et de l'Individu) et ces tentatives ont échoué.
Depuis, je n'ai plus aucun contact avec mes parents ni avec mes deux soeurs. Je réapprends à vivre et à aimer la vie, à faire mes propres choix, à réfléchir en déconstruisant, et cela prendra du temps, tout ce que la secte a imprimé en moi. Tout va de mieux en mieux depuis ma sortie. J'ai repris mes études, je fais un travail créatif que j'aime. Je suis en bonne voie pour guérir de l'embrigadement subi.»
C] Conclusion
Après avoir étudié par diverses approches les caractéristiques des Témoins de Jéhovah, nous pouvons dire que ceux-ci font partie des mouvements « dangereux », et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement , nous avons vu que d'après leur doctrine les adeptes sont soumis à de nombreuses privations ; hormis en ce qui concerne la consommation, ils ne participent en rien à la vie politique et économique du pays puisqu’ils ne votent pas et ne font pas leur service militaire ou civil. Ceci a des retombées négatives à la fois pour l'Etat, qui retrouve parmi sa population des groupes marginaux difficiles à gérer, et pour les adeptes, qui se voient isolés du reste de la société.
De plus, les adeptes subissent une déstabilisation mentale constante. Peu à peu , ils sont séparés de leur famille et de leur entourage (rupture). Il leur est interdit de lire des ouvrages non écrits pas la Communauté , ils n’ont ainsi pas accès à l’esprit critique (pas de télévision également) et donc n'ont pas d’ouverture sur le monde. Leur peu de temps libre est comblé par des prières et du porte à porte obligatoire sous peine de dévalorisation aux yeux du mouvement (exploitation). Ainsi, les Témoins de Jéhovah ont un contrôle constant et permanent sur leurs membres (manipulation).
Ajoutons à cela le fait que les adeptes du mouvements ne courent pas seulement un danger au niveau mental, mais aussi au niveau physique puisque le mouvement leur impose le refus des transfusions sanguines, ce qui peut s'avérer très dangeureux pour la santé de certains. Nous voyons donc bien que le mouvement est en de nombreux points dangereux.
Pour finir, notons que dans le rapport parlementaire français de lutte contre les sectes les Témoins de Jéhovah sont recensés en tant que « secte ». La dangerosité du mouvement pour ses adeptes est donc un critère qui peut très bien être utilisé pour caractériser une secte.
LES SATANISTES
I- Comment définir les satanistes ?
Le satanisme est très dur à définir dans la mesure où ce n’est pas un culte comme les autres. En effet, puisqu’ils ne sont généralement pas acceptés par la société les satanistes vivent cachés et il n’existe pas de lieu de culte reconnu (comme le sont les églises pour les chrétiens par exemple). Par conséquent, on ne retrouve pas une unité d’adeptes mais une multitude de groupuscules vivant cachés et donc il est difficile d’estimer leurs nombres. De plus, même s’il existe une « Bible satanique » (voir plus bas), celle-ci n’est pas un guide universel puisque non commune à toutes les branches du satanisme, et sert surtout un but informatif ; ainsi la doctrine des satanistes varie ainsi selon les groupes ou les mouvements. Il existe cependant des croyances et valeurs communes à chacun de ces groupes et c’est à partir de cela que nous tenterons de définir le mouvement.
A] Une croyance commune : Satan
1) Le mythe de Satan
Les satanistes croient en Satan, qui est à l’origine une croyance juive. En effet, même si la religion juive officielle considérait Yahvé comme seul responsable du Bien et du Mal, certaines sectes juives introduirent un adversaire maléfique à Dieu qu’ils appelèrent Sathan, et que le monde allait bientôt disparaître dans une guerre entre leurs deux armées. Cette croyance fut reprise par les chrétiens (rappelons que le christianisme est dérivé du judaïsme) puis racontée par Saint Jean dans « L’Apocalypse » du Nouveau Testament. Il y raconte le combat entre les forces du Bien et les légions de la « Bête » puis rajoute au mythe le « nombre de la Bête », 666, qui démarquerait les adeptes de Satan des autres, ceux-ci l’ayant tatoué sur leur front s’ils suivaient Satan. Enfin, il prédit « l’Apocalypse », soit la revanche du Mal sur le Bien.
C’est à partir de ces croyances chrétiennes que se fonde le mythe de Satan. Il serait donc, comme l’a décrit Saint Jean, l’ancien chef des séraphins (le plus haut gradé des anges) à l’origine dénommé Lucifer. Trop orgueilleux, il aurait décidé un jour de devenir l’égal de Dieu et se serait révolté. La moitié des anges se seraient ralliés à sa cause, et ainsi aurait débuté la grande guerre entre Dieu et Satan. La Bible dit ensuite que ce serait Saint Michel (celui que les Témoins de Jéhovah considèrent comme Jésus), un autre séraphin, qui aurait terrassé Satan. Ce dernier et son armée auraient ensuite été transformés en démons puis précipités en enfer où il aurait attendu le jour de l’Apocalypse, où il prendrait enfin sa revanche.
Cependant, pas tous les satanistes n’adhèrent à cette définition de Satan, beaucoup sont athées et ignorent le Nouveau Testament pour fonder leur propre définition de Satan. Pour certains, Satan n’est qu’une force de la nature (http://f.s.f.free.fr). Pour d’autres, Satan représente simplement le mal, c’est seulement un référentiel. Pour d’autres encore, Satan a une toute autre origine et est inspiré des mythes persans, son histoire est alors toute autre que celle précédemment énoncée.
Le satanisme moderne est quelque chose d’encore différent. Contrairement aux mythes précédemment énoncés qui existent depuis des siècles, voire des millénaires, les bases du satanisme moderne sont plus récentes car énoncées en 1969 par Anton Szandor LaVey (1930-1997) dans son oeuvre « La Bible Satanique ». Pour LaVey, qui est aussi le fondateur de la très connue Church of Satan en 1966, Satan n’est pas une entité spirituelle mais un simple symbole des valeurs terrestres de ce monde. La doctrine qu’il prône est ainsi davantage basée sur l’individualisme et le matérialisme que sur le culte de Satan.
Nous voyons ainsi que le mythe de Satan est donc différent selon les obédiences mais dans tous les cas il reste le centre du culte satanique.
2) Le culte de Satan
De la même façon qu’il existe plusieurs versions du mythe de Satan, il existe différentes façons de montrer son adhérence au culte satanique.
La plus répandue d’entre elles reste encore aujourd’hui les rituels sataniques. Il existe trois types de rituels : les rituels sexuels, visant à l’assouvissement des désirs, les rituels de compassion, qui ont pour but de s’aider ou d’aider un autre dans le besoin, et les rituels de destruction, ceux-ci visant à détruire l’âme d’un autre. On remarque que chacun de ces rituels ont pour centre l’individu, et qu’aucun d’entre eux ne vise à prouver une quelconque allégeance à Satan. Cependant, Satan est la force qui fait opérer la magie de ces rituels.
Pour certains satanistes, le respect d’autrui doit être avant tout mis en avant lors de ces rituels. Il ne doit en conséquent pas y avoir de sacrifices, d’humains ou d’animaux, et les rituels sexuels doivent se faire entre personnes majeures et consentantes. Néanmoins, des témoignages (voir plus bas) ont montré que ces valeurs n’étaient pas toujours respectées. Ces rituels sont en conséquent souvent très dangereux et illégaux.
De plus, certains tiennent à montrer leur allégeance à Satan via certains actes illégaux tels que la profanation de cimetières, l’exhumation de cadavres, la destruction d’églises ou d’autres lieux de cultes chrétiens... Et la liste n’est pas exhaustive. Même si ces mesures concernent surtout des adolescents en quête d’identité et d’attention et qu’elles sont réprouvées par certains satanistes, celles-ci sont dictées par le désir d’opposition à la religion chrétienne imposé par le culte sataniste, ce qui le rend condamnable.
Les différentes façons de faire valoir le culte de Satan sont donc souvent réprimandables, et prouvent une certaine dangerosité en ce qui concerne ce mouvement.
B] Une opposition marquée au christianisme
1) Les croyances partagées avec les chrétiens
Le satanisme est aussi caractérisé par les nombreux liens qu’il a avec le christianisme. Même si ces liens sont pour la plupart des liens d’opposition, on ne peut nier le fait que le mythe de Satan vient en majorité du Nouveau Testament. C’est là le principal rapport entre satanisme et christianisme : l’un est dérivé de l’autre. Le satanisme serait donc une « secte », au sens de scissure, du christianisme, au même titre que le protestantisme.
Il existe aussi des satanistes qui renient fortement le christianisme, ainsi que l’Apocalypse selon Saint Jean. Ceux-ci prêchent une haine de la religion chrétienne qui va jusqu’à la profanation de cimetières ou autres « blasphèmes ». Cependant, le lien entre satanisme et christianisme subsiste ici aussi : Satan est l’ennemi de Dieu, et ses serviteurs se doivent d’entrer en opposition avec ce Dieu.
Néanmoins ce n’est pas le cas pour tous les satanistes. Si le « Satan » de certains est celui de l’Apocalypse, si pour d’autres reniant le christianisme Satan est seulement l’ennemi de Dieu et de la religion, pour d’autres encore il n’existe aucun lien entre les deux. Ils ignorent tout simplement les chrétiens, considérant qu’il n’y a aucun rapport entre christianisme et satanisme, qu’ils croient dérivé d’autres religions plus anciennes (il est vrai que le thème de combat entre le Bien et le Mal a traversé les âges). Mais même dans ce cas de figure, on ne peut ignorer le fait que rien que le nom de « Satan » vient de la Bible, et que si son mythe a vu le jour c’est bien du résultat de l’action de chrétiens.
Il reste les satanistes « athées », ceux pour qui le satanisme est une philosophie, un mode de vie prônant l’individualisme et non une religion. Pour eux Satan est seulement l’image de cette philosophie, c’est donc le seul cas où la religion n’interfère pas avec le satanisme.
2) L'opposition aux chrétiens
Bien évidemment, le fait que le satanisme soit pour beaucoup dérivé du christianisme ne prouve pas que ces religions soient en accordance. Nous débouchons ainsi sur un des points communs à la doctrine de la majorité des branches sataniques : l’opposition à Dieu, et à toute la religion chrétienne en général.
Ainsi, certaines branches « modérées » utilisent les massacres chrétiens à travers l’Histoire et la virulence de l’intégrisme chrétien pour dénoncer cette religion. Il ne peut en effet être nié l’effet désastreux des Croisades, des affrontements entre catholiques et protestants, ou d’autres génocides de chrétiens. Sont aussi critiqués les « rêves spirituels sans but » des chrétiens, qui s’opposent au matérialisme sataniste – la promesse du paradis pour les hommes bons, par exemple fait partie de ces « rêves ». De plus, l’individualisme sataniste est marqué par le fait qu’un sataniste est « libre d'explorer avec enthousiasme les sept péchés capitaux du christianisme », ce qui forme une opposition très nette avec les principes chrétiens. Cependant, cette opposition est uniquement une opposition morale, et tant qu’elle ne s’accompagne d’actes violents elle est tout à fait légale.
D’autres doctrines plus virulentes prônent une haine totale du christianisme s’exprimant à travers des profanations de cimetières, de destructions de lieux de cultes chrétiens, ou autres actes pouvant marquer leur opposition à cette religion. Ces actions sont bien sûr réprimandées par la loi, ne respectant pas les valeurs de respect d’autrui (valeur pourtant prônée par certains satanistes).
Ainsi, nous voyons très nettement l’opposition aux chrétiens portée par la plupart des satanistes, qui est donc une caractéristique du mouvement.
3) De l'islam et du judaïsme
L’islam et le judaïsme sont situés à un différent niveau que le christianisme en ce qui concerne la position des satanistes vis-à-vis de ces deux religions.
En effet, le judaïsme n’est pas fondamentalement haï par la doctrine sataniste. En revanche, certaines branches du satanisme sont profondément antisémites. Il s’agit là des néo-nazis (voir plus bas). Cependant, il s’agit là d’une continuation des idées qu’eut jadis Adolf Hitler basée uniquement sur la non tolérance d’autrui ; les croyances juives ne s’opposant que très rarement directement aux croyances sataniques.
L’islam en revanche, est rejeté par certains pour les mêmes raisons que le christianisme : la virulence de l’intégrisme islamique ainsi que certains génocides dus aux musulmans sont fortement critiqués. De plus, cette religion place Allah avant l’individu (qui doit dédier sa vie à l’adoration de son Dieu), ce qui est rejeté par toutes les doctrines satanistes. D’autres individus peu éduqués confondent juifs et musulmans, ce qui les mène à discriminer les deux religions au nom d’Hitler. Enfin, il existe certains groupes qui ignorent l’islam qu’ils considèrent sans lien aucun avec leur doctrine.
C] Mais différents mouvements
Nous avons vu qu’ils existaient plusieurs « courants » satanistes. Les plus organisés étant les plus faciles à décrire, ce sont ceux-ci que nous avons tenté de définir. Bien sûr, les trois mouvements définis ci-dessous ne forment pas la totalité des satanistes, les adolescents non organisés s’initiant à la magie noire individuellement via Internet ou d’autres bases peu précises étant une majorité.
1) Les lucifériens
Les lucifériens sont les plus « modérés » des satanistes. Ce sont des adorateurs de Lucifer, qu’ils considèrent comme le créateur du monde et des êtres vivants. Dans leur doctrine, ni Jésus ni Dieu n’est renié, certains ne sont même pas opposés au christianisme. Ce groupe est davantage défini par ses croyances que par ses actes, en effet ces satanistes croient en Satan (Lucifer) mais même si leurs actions peuvent mener à des dérives elles ne doivent pas aller contre la loi d’après leur doctrine.
Leur groupe est très structuré, voire en certains cas hiérarchisé. On distingue deux groupes, la Wicca et la Wicca occidentale. Ces deux branches partagent des croyances communes mais sont séparées par quelques désaccords en ce qui concerne leurs doctrines (un peu comme le sont les catholiques et les protestants).
Leurs rituels sont cependant assez marginaux. Pour reconnaître le pouvoir de Lucifer, on conclut un pacte avec lui, qu’on rédige avec son propre sang. Les cérémonies, où chacun est nu en guise d’égalité, sont généralement menées par des femmes. Elles utilisent des crânes et des ossements. Les cultes se terminent souvent en orgies. De même, pour les nouveaux la cérémonie implique des relations sexuelles avec d’autres membres de la secte.
Ceux les plus touchés par ce mouvement sont les adultes, de 30 à 50 ans, en majorité des femmes, provenant des milieux aisés voire très aisés.
2) Les satanistes
Ce sont les plus connus des satanistes, en effet ce sont en général ceux qu’on désigne quand on parle des « satanistes » de façon générale, d’où l’amalgame entre leur nom et celui du culte de Satan en général.
Cette doctrine représente les adorateurs de Satan, qu’ils considèrent comme le maître de l’univers. Ainsi, chez eux leur Dieu peut être placé avant l’individu, contredisant ainsi la doctrine d’autres mouvements satanistes.
Ils sont plus violents que les lucifériens. Leurs groupes sont secrets et très fermés. Les cérémonies ont lieu dans des caves, des cimetières, des chapelles, des grottes et des souterrains, chacun de ces lieux étant des symboles gothiques qui caractérisent le satanisme (attention, ceci ne veut pas dire que les gothiques sont satanistes !).
Les rituels sont très dangereux, des fois des actes de barbarie voire des sacrifices sont commis sur des animaux ou des humains, l’issue peut être la mort. Ces groupes sont ainsi très dangereux et leurs actions les rendent illégaux.
Nombreux sont les gens touchés par ce mouvement, en partie à cause du caractère gore qui l’accompagne. Les plus touchés sont souvent les étudiants, mais aussi les catégories plus âgées, de 25 à 40 ans, tous milieux confondus.
3) Les néo-satanistes néo-nazis
Les néo-nazis partagent en général les mêmes croyances que les satanistes (en particulier la vénération pour Satan), en y ajoutant une certaine vénération pour Hitler, considéré comme le Satan moderne. Ce mouvement est donc caractérisé par un antisémitisme parfois violent (profanation de tombes juives) et la croyance qu’il existe une race d’homme supérieure.
Cette mouvance séduit de plus en plus de jeunes à partir de 14 ans qui bricolent leur propre satanisme, et sont parfois récupérés par une secte plus structurée. Il s’agit dans ce cas de phénomènes d’emprise, où des jeunes sont conduits aux violences par le « t’es cap t’es pas cap » qui a beaucoup d’effet sur les adolescents de cet âge. Il s’agit ici de prouver sa force mentale, et ce mouvement s’apparente ainsi plus à un phénomène de groupe qu’à de réelles croyances.
D] Caractéristiques communes
1) Les valeurs véhiculées par les satanistes
Malgré les nombreuses ramifications du mouvement, les satanistes sont caractérisés par un certain nombre de valeurs communes (outre les bases que l’on a énoncées plus haut).
Ainsi, on considère souvent comme sataniste toute personne professant ouvertement son désir de surmonter les tabous de la société, franchir les limites qu’on lui impose, explorer avidement les interdits voire même les sept péchés capitaux de la religion chrétienne, tout en gardant comme excuse pour cela Satan, qui sert de référentiel.
En résultent des valeurs telles que l’individualisme, le matérialisme (qui sont des fondements plus de la philosophie satanique que du culte satanique), le respect de soi-même (et des autres dans certains cas), l’importance du désir (sexuel ou non), le refus du conformisme, l’amour-propre, le plaisir. S’y ajoutent dans certains cas la noirceur et le gothisme (même s’il ne faut pas assimiler trop étroitement gothisme à satanisme), le respect d’autrui, de la nature, des éléments, de la vie, le réalisme, l’équilibre, l’abandon de l’égalitarisme (pour les néo-nazis ainsi que les adeptes de la Church of Satan qui veulent une stratification de la société), la vengeance. Certains satanistes ont aussi une fascination pour la mort et le sang, bien que ce ne soit pas toujours le cas.
2) Résultats
Les résultats des valeurs véhiculées par les satanistes se retrouvent dans les faits. Bien qu’évidemment seuls les faits les plus morbides sont médiatisés et que par conséquent les sataniste « calmes » restant dans la légalité sont très peu connus, il y a tout de même dans de nombreux cas des dérapages.
En effet, une doctrine qui n’est qu’opposition à une autre est rarement saine : ainsi certains groupes se marginalisent et se retrouvent mis à part de la société, créant quelques reclus. Ceci est difficile à la fois pour l’Etat et pour les communautés.
De plus, la doctrine prône le franchissement des limites et des tabous, ce qui peut s’avérer dangereux pour la société. Par exemple, l’interdiction de tuer n’est pas seulement une loi, c’est aussi une norme : son existence permet de pacifier les relations entre individus. Si elle n’est pas respectée (comme c’est le cas lors de certains rituels sataniques) les relations sont non seulement impossibles, mais en plus la société devient anarchie.
La doctrine est aussi dangereuse pour l’adepte : il est marginalisé, isolé du reste de la société tout d’abord par des valeurs morales (la société ne l’accepte pas) puis par la secte qui ne veut pas perdre son emprise sur lui (l’adepte apprend alors à rejeter la société). Or, ceci est bien dangereux pour sa santé mentale ; paranoïa, isolement ... Il perd ses référentiels ainsi que les liens qu’il avait avec sa famille et ses amis qu’il rejette, tout en ayant l’impression que c’est lui qui est rejeté. De plus, les rituels ou autres habitudes sataniques en effrayent beaucoup, ils sont ensuite en proie à des hallucinations, cauchemars, insomnies ...
Enfin, la doctrine satanique est trop facilement mal interprétée. Bien sûr, ceci n’est pas spécifique à elle seule, l’intégrisme existant dans une majorité des religions (chrétienne, musulmane ...). Mais le fait qu’il n’existe pas un référentiel commun à tous les mouvements satanistes, que la doctrine sataniste n’est citée nulle part, que tous les satanistes vivent cachés mènent trop souvent à des interprétations faussées de ce culte. Les clichés prolifèrent, et prennent le pas sur la réalité ; les jeunes croient trop souvent qu’il suffit d’exhumer un cadavre pour devenir sataniste et ainsi cela leur mène à faire des actes qui sont non seulement illégaux mais qui en plus ne sont pas reconnus à l’origine par la doctrine même.
Nous voyons donc que la doctrine sataniste est souvent dangereuse, ce qui a été prouvé par certains faits.
II- Un mouvement très dangereux
Nous avons donc étudié la théorie, en nous penchant principalement sur la doctrine sataniste et ce qui pouvait en découler. Nous nous intéresserons maintenant aux faits pour essayer de démontrer ce qui rend le mouvement sataniste dangereux pour la société et pourquoi ce mouvement est considéré comme sectaire d’après le rapport parlementaire français de lutte contre les sectes.
A] Vis-à-vis des adeptes
1) Faits divers
D’après Jacques Cordonnier dans un article du Figaro, chaque année en France plus de cinq cents faits divers sont consacrés au satanisme.
Or ces faits divers ne sont pas des plus réjouissants, en effet une quinzaine d’enfants se revendiquant satanistes se seraient suicidés durant les quelques mois précédant l’interview (datant d’octobre 2007).
Pour citer un de ces faits divers : « En 2005, deux gamines de 14 ans se jettent du dix-septième étage d'une tour d'Ivry-sur-Seine. Un suicide soigneusement mis en scène par les jeunes filles : elles ont convié leurs camarades de classe à assister à leur défenestration... On sait aujourd'hui qu'elles étaient adoratrices de Satan. » Dans ce cas, ainsi qu’il l’a été dans de nombreux autres, le culte sataniste a poussé au suicide.
On se souvient aussi de cette nuit du mois de mars 1995, où trois membres de la WICCA ont été trouvés morts, à la suite d'un suicide collectif, dans le pavillon Kremlin-Bicêtre abritant la section française de la secte luciférienne. Le 15 mars, la grande prêtresse Diane Lucifera, 46 ans, (Nicole L'Hotellier à l'état-civil), décédait d'une décharge de fusil à pompe dans la tête. Le 23 mars, Jacques Coutela, le grand prêtre, son compagnon, écrivain ésotérique, fut retrouvé pendu, dans ce même pavillon. A côté du corps du "grand maître", gisait une amie du couple, Dominique D., vingt-sept ans, également morte, par pendaison.
De plus, on ne compte plus les nombreuses profanations de cimetières qui ont eu lieu, comme ce fait divers datant du 9 juin 1996 où cinq jeunes partirent en « escapade » dans le cimetière central de Toulon, où ils dégradèrent des tombes et allèrent jusqu’à exhumer un cadavre. Ceci étant illégal, les adeptes se sont bien sûr retrouvés en prison. Le fait qu’ils étaient satanistes étant évident (de nombreux « 666 » furent tagués sur les tombes) et ne peut être ignoré, on remarque donc que souvent le culte sataniste pousse à l’illégalité (même si ce n’est pas une caractéristique propre à ce culte bien évidemment). Ceci est dangereux à la fois pour les victimes et pour l’adepte.
2) Témoignage
Voici le témoignage d’Alexandre, publié dans le « Sciences et Vie Junior » numéro 207, datant de décembre 2006. L’article est écrit par Laëtitia de Kerchove :
« … Tout a commencé au collège. Alexandre fait partie des premiers élèves de sa classe. Mais, trop timide, il peine à s’imposer. « Des années noires », souffle-t-il. Racket, insultes, humiliations, claques … Il a droit à tout ce que les gros bras réservent à ceux qu’ils considèrent comme des faibles. « Par honte et par peur de décevoir mes parents je n’ai rien dit », avoue le jeune garçon. Seules d’énormes crises d’angoisse le trahissent.
Du coup, la fin de la troisième sonne comme une libération pour lui. Nouvel établissement, nouvelle ville, nouvelle vie. « Je m’étais toujours senti en décalage. Et là, j’avais envie de devenir quelqu’un d’autre. De me faire des amis. » Il se rapproche de Xavier, un copain du bahut. Ensemble, ils partagent le même intérêt pour le skate. Et surtout, depuis peu, Alexandre a une petite copine. L’avenir semble enfin lui sourire. Mais, très vite, c’est la rupture. Aïe, Alex vit son premier couac amoureux, ravale sa peine, mais ne digère pas.
A la même époque, il découvre l’univers sulfureux de Marilyn Manson avec Xavier. Alexandre est soufflé par la personnalité du chanteur et son côté provoc. Voilà le modèle qui lui manquait. Le noir s’impose dans sa garde-robe. Ses parents s’inquiètent. Mais le fiston les rassure. « Il nous disait que ce n’était qu’un style », se souvient sa mère. En réalité, pour Alexandre, l’enjeu est tout autre. Il s’agit de calmer des angoisses qui le tenaillent depuis des années. « J’avais peur de la mort. En devenant gothique, j’avais le sentiment de prendre un peu le dessus », analyse-t-il aujourd’hui. Son copain Xavier, lui, arrive à prendre de la distance et considère que le gothisme se résume à une mode vestimentaire et à quelques groupes de musique. Pas pour Alex qui en fait un mode de vie. Il passe des heures à jouer au jeu vidéo Resident Evil, à regarder des films d’épouvante ou gore, à écumer les tchats et forums que fréquentent les gothiques. Et puis, il se passionne pour les signes qu’ils arborent, comme le pentacle ou la croix renversée. Il cherche à comprendre leur signification et découvre l’occultisme (=l’étude des faits qui échappent à une explication rationnelle). C’est aussi à cette époque qu’il fume ses premiers joints. « J’allais mal. Et le gothisme n’arrangeait rien. Au contraire. Je sais que les gothiques ont horreur d’entendre ça, mais il y a quelque chose de malsain à vouloir cultiver la noirceur et la mélancolie, ça rend malade », affirme Alexandre.
C’est au gré de ses « recherches » sur Internet qu’Alexandre glisse vers le satanisme. Les sites d’occultisme proposant de nombreux liens vers les sites satanistes, pas besoin d’être initié par un membre. On peut bricoler tout seul. « Tout est expliqué de manière très claire. L’utilisation des symboles pendant les rituels, les prières à Satan. C’est d’une simplicité enfantine », assure Alexandre. Encouragé par les enseignements du satanisme, Alexandre devient de plus en plus violent. Il s’emporte régulièrement contre ses parents, et contre lui-même : il se scarifie, et ne mange plus. Sa consommation de cannabis frôle les vingt joints par jour. Ca l’aide à se calmer, Alex. Depuis qu’il va régulièrement sur des sites spécialisés pour observer des images de corps en décomposition, il est en proie à de terribles angoisses qui l’empêchent de trouver le sommeil.
Au cours d’une de ses nombreuses virées nocturnes au cimetière du village, lui et ses copains renoncent à ouvrir un cercueil. Mais il s’en est fallu de peu. « Heureusement que je ne l’ai pas fait. J’aurai pété les plombs. Je faisais déjà tellement de cauchemars. Et je commençais à avoir des flashes hallucinatoires, pendant la journée. »
Et puis un jour, il est accroché par un sataniste sur un tchat. Pas un bricoleur, celui-là. Un vrai, membre d’une secte. Il propose à Alexandre de participer à une messe noire. A voir … Alex lui donne rendez-vous à Lille. Là, les deux discutent plusieurs heures, évoquent les sacrifices humains pendant les messes noires … Alexandre ne donnera pas suite. « Il m’a trop fait flipper. C’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me dire que ça allait trop loin … » Seulement voilà, dans l’univers cauchemardesque qu’il s’est construit, Alexandre ne trouve plus d’issue. Parler à ses parents pour leur demander de l’aide ? Impossible : il ne leur adresse plus la parole, et les a agressés physiquement à plusieurs reprises au cours des derniers mois. Il a peur d’être rejeté. « J’ai eu tort. Mais j’avais besoin d’un regard neuf. Je ne voulais pas que l’on me juge Et je n’ai pas trouvé … », regrette Alexandre.
Perdu, rongé par la honte et la culpabilité, il tente de mettre fin à ses jours à trois reprises. La dernière fois, c’était il y a un an et demi. Dans les couloirs de l’hôpital où il est admis, il rencontre Angèle et Paul, les parents d’une jeune fille avec qui il a sympathisé. « Ils m’ont dit qu’ils allaient m’aider. Ils se foutaient de savoir ce que j’avais fait. Dans leurs yeux, c’était comme si mon passé n’existait plus. Je me suis senti léger pour la première fois depuis très longtemps », glisse Alexandre. Le couple a tenu promesse. Ils l’ont aidé à renouer avec ses parents.
Aujourd’hui, Alexandre a chassé le noir de sa garde-robe et de ses idées. L’aide de psychiatres a été nécessaire pour retrouver un équilibre et pour commencer à se reconstruire, loin, très loin du satanisme. »
Que peut-on tirer de ce témoignage ? Tout d’abord il est évident qu’Alexandre était mentalement affaibli quand il s’est tourné vers le satanisme. On ne peut dire que la secte en a profité, puisqu’il n’a été initié par personne au mouvement, mais le fait est que les adeptes sont en général affaiblis au moment de contact avec la secte ou le mouvement.
Mais ce qui marque le plus, c’est la souffrance d’Alexandre. Même s’il allait déjà mal, le moins qu’on puisse dire est que le satanisme a empiré les choses. « Flashs hallucinatoires » pendant la journée, cauchemars la nuit ; on voit que le satanisme a eu un certain effet sur son organisme. De plus, les pratiques l’effrayent au point qu’il a besoin de consommer des substances illicites pour se calmer, ce qui n’a pas un effet très positif non plus. Enfin, la pression mentale est terrible ; Alexandre est poussé par ses « camarades » à faire des choses qu’il ne veut pas (ouvrir un cercueil), le phénomène d’emprise agit donc constamment sur lui ce qui peut pousser à certaines dérives de comportement – parfois suicidaires comme l’a montré le témoignage.
On retient aussi le fait qu’Alexandre ait agressé physiquement ses parents à plusieurs reprises, et qu’il s’est graduellement isolé du reste de son entourage ; le danger même s’il est plus important pour l’adepte ne l’est pas de beaucoup moindre pour son entourage.
Néanmoins, Alexandre s’en est sorti. Mais sachons que bien que son histoire puisse arriver à beaucoup, sa fin n’est pas caractéristique de toutes les dérives sataniques du comportement que peut avoir un individu. Ainsi, certains finissent par se suicider réellement, tandis que d’autres errent sans fin dans les noirceurs que le satanisme leur a inspirées. On le voit bien ; ce mouvement est infiniment dangereux pour l’adepte.
B] Vis-à-vis de la société
1) Faits divers
On ne compte malheureusement plus les faits divers morbides dus à des satanistes qui ont écumé la presse ces quinze dernières années environ.
Parmi ceux-ci, on compte par exemple l’enlèvement puis le sacrifice de jeunes enfants au Maroc au nom de rituels sataniques. Un de ces enfants qui avait l’objet d’une émission sur les enfants disparus d’une chaîne radiophonique marocaine, a été retrouvé en août 2003 dans la forêt de la localité d'Adjelmous pratiquement scalpé, sans langue, sans yeux et sans la lèvre inférieur, le corps à moitié dévoré par les chiens. On voit ainsi le préjudice que peut porter le culte satanique à la société.
Ce n’est par ailleurs pas le seul enfant victime de pratiques sataniques, il y a eu par exemple en France l’histoire de petit Samir qui a défrayé la chronique. De 1985 (il a alors 11 ans) à 1994, il devient l’esclave sexuel des adeptes de la secte satanique Alliance Kripten. Samir est régulièrement violé, fouetté, brûlé en diverses parties du corps au cours des messes noires qui ont lieu dans les sous-sols de la gare du Nord, à Paris. Menacé de mort, il ose rompre le secret qu’à sa majorité. Son témoignage laisse supposer qu’une quinzaine d’enfants auraient vécu le même calvaire. Certains auraient disparu : enlevés, selon les membres de la secte par … Uranus. Les enquêteurs craignent qu’ils n’aient été tués au cours de cérémonies de sacrifice.
D’autres affaires font apparaître des pratiques de cannibalisme, de vampirisme, de sacrifices d’animaux et d’humains, des suicides. On soupçonne également des liens avec les réseaux de trafic humain (pédophilie et prostitution).
Certaines de ces affaires sont encore plus morbides : En septembre 1997, à Lakewood, Colorado (Etats-Unis), un garçon de 14 ans essaie de tuer son père avec un coutelas de boucher. Des inscriptions sataniques sont trouvées dans sa chambre. Plus tard, un lycéen tue son beau-père, puis se suicide. Quelques mois après, une mère est tuée par son fils de 17 ans. Tout cela, dans la même région, et en quelques mois seulement.
On le voit donc, dans de nombreux cas le satanisme a poussé quelques personnes à commettre des meurtres, suicides, sacrifices … intolérables, dans le sens où ils défient chacune des normes de la société pourtant mises en places pour assurer la cohésion sociale. Dans ce sens, le satanisme pourrait réellement présenter un danger pour la société.
2) Témoignage
Parmi les nombreux témoignages que l’on trouve sur Internet, le plus marquant reste celui d’Elaine, qui raconte son histoire à l’aide du Dr Rebecca Brown sur son blog. Après plusieurs recherches j’ai décidé que ce témoignage était crédible puisqu’il fut repris dans plusieurs articles très sérieux (il est mentionné dans un article du Nouvel Observateur), bien que cela ne prouve pas son authenticité. Cependant, même si ce témoignage n’est pas véridique il est en tout cas semblable à ce que beaucoup d’anciens adeptes disent du satanisme.
Le témoignage étant trop long pour être mis ici, j’ai décidé de faire partager la version du Dr Brown du témoignage de Rebecca (issue d’un interview, d’où le fait que le texte ressemble à un dialogue oral) qui est beaucoup plus courte et moins choquante :
« Je voudrais vous raconter maintenant l'histoire d'ELAINE, jusqu'au moment où nous nous sommes rencontrées toutes les deux - ELAINE a deux ans de plus que moi - Elle est née avec une malformation terrible - Elle avait ce que l'on appelle un " Bec de Lièvre " sévère - Et le centre de son visage, c'était un trou - Elle n'avait ni nez, ni dents, ni palais - A cette époque là, les programmes d'aide sociale et de sécurité sociale n'étaient pas si développés aux Etats-Unis que maintenant - Et normalement, on n'opérait pas ce type d'enfants, à moins que les parents aient une fortune importante.
Il y avait une très belle infirmière dans cet Hôpital qui avait aidé à la naissance d'ELAINE - Elle est allée trouver la mère d'ELAINE et lui a dit ceci : qu'elle connaissait un groupe de personnes qui acceptaient de fournir l'argent nécessaire pour les opérations d'ELAINE - La seule condition, c'était que la mère d'ELAINE accepte de faire prélever une petite partie du sang du bébé pour, soit disant, des expérimentations scientifiques - La mère d'ELAINE a accepté - L'infirmière a prélevé une petite partie du sang d'ELAINE - Mais ce qu'elle en a fait, en fait, c'est apporter ce sang à une autre femme qui s'appelait GRACE ( qui est morte maintenant ) - Et cette femme GRACE était à ce moment là, la Grande Prêtresse d'un groupe de satanistes qu'on appelle une Loge Satanique - GRACE a bu le sang d'ELAINE au cours d'une Cérémonie - Ce qui a vendu ELAINE à SATAN - Et, à ce moment là, toute petite, beaucoup de ces esprits que l'on nomme Démons ont été placés dans le corps d'ELAINE - Et ELAINE s'en est rendue compte, parce que plus tard, en grandissant, elle est devenue Membre du même Groupe auquel appartenait cette Grande Prêtresse GRACE-
Je sais que de tels marchés se passent toujours maintenant ! Et en fait, ce type de marchés prend des proportions épidémiques en Amérique - Je ne sais pas si vous êtes au courant des articles qui paraissent dans la Presse américaine sur ce que l'on appelle les violences rituelles sur les Enfants - Mais il y a énormément d'enfants aux Etats-Unis qui subissent des violences rituelles à l'intérieur de Groupes satanistes - Ces enfants font l'objet du même marché que dans le cas d'ELAINE en général, entre l'âge de 2 ans et 5 ans et demi - On les consacre spécialement à SATAN - Et, en grandissant, à l'âge d'environ 12 ou 13 ans, ils sont d'abord bien suivis et ils sont
recrutés pour rentrer à leur tour dans le Satanisme - Et ceci est en général fait sans que les Parents le sachent –
ELAINE a du subir de la chirurgie plastique pendant 16 ans pour qu'on lui forme un visage - Elle a été élevée dans un foyer où ses parents la maltraitaient énormément -
On se moquait d'elle - On la ridiculisait à l'école à cause de ses malformations - Elle a appris très tôt à haïr - Et elle avait une haine intense contre tout le monde - On la rejetait à la maison - Et ses camarades aussi la rejetaient - Elle a grandi en fait dans les rues - Et elle a appris à se battre durement -
Je vous garantis une chose, mes amis, c'est que ces enfants dont personne ne veut, SATAN les recherche - Et si ces enfants cherchent quelque chose dans la vie, finalement ils vont frapper à la mauvaise porte parce qu'ils recherchent la Puissance –
ELAINE, en grandissant, savait qu'elle avait quelque chose de différent en elle, qu'elle avait une Puissance qu'elle n'arrivait pas à connaître - Mais elle savait qu'elle était là - A l'âge de 16 ans, elle a été recrutée alors qu'elle appartenait à une Grande Eglise Chrétienne, pour faire partie d'un Groupe Satanique - Et dans quelques minutes, je vais vous parler de la manière dont les satanistes recrutent dans les Eglises Chrétiennes - Elle a été invitée dans un Camp Chrétien d'Eté - Elle pensait que c'était un Camp Chrétien - Mais c'était le Camp de l'Eglise de SATAN de cet endroit - A la fin des 2 semaines du Camp d'Eté, elle a fini par signer, au cours d'une Cérémonie, un Contrat avec son propre sang pour vendre son esprit, son âme et son corps à SATAN - Et parce qu'elle avait été consacrée spécialement à SATAN en tant que bébé, elle avait été soigneusement suivie pendant 16 ans par les satanistes - Et très vite, elle a suivi une formation intensive pour prendre des responsabilités dans le Groupe -
Dans les Etats-Unis, le nom de ce Groupe s'appelle la FRATERNITE - C'est l'un des Organismes sur le Plan international et mondial qui adorent ouvertement SATAN - Ce n'est que l'un des Groupes semblables qui existent, mais je pense que celui-ci est le plus secret.
L'un des Rituels qu'ELAINE a accompli très vite, c'était pour obtenir ce qu'on appelle un Esprit Guide - Et dans le Mouvement du Nouvel Age aujourd'hui, ces Démons ou ces Esprits sont appelés des Conseillers - On les appelle aussi des Entités Spirituelles - Mais, en fait, ce n'est qu'une seule et même chose : ce sont des Démons - ELAINE a invité de manière précise tous ces Démons puissants à venir habiter à l'intérieur d'elle - Et ces Démons communiquaient avec elle, en lui injectant des pensées dans sa propre intelligence - Parfois ces Démons lui apparaissaient directement sous forme physique - Mais très vite, elle a appris à voir directement dans le Monde Spirituel des choses que nous ne pouvons pas voir avec nos yeux physiques - ELAINE a appris à communiquer avec des Esprits et à recevoir des Messages de ces Esprits - ( Et demain, je vous expliquerai comment elle faisait cela ) Et par son Esprit Guide dont le nom était MANN-CHAN, ELAINE a rapidement gravi les Degrés de la Puissance - Lorsque des Gens dans le Satanisme grandissent en Puissance, ils apprennent de mieux en mieux à faire appel à des Démons, de plus en plus puissants, pour utiliser leur Puissance - Elle est aussi entrée dans une Formation intensive dans les Arts Martiaux - Elle a étudié de la Littérature Occulte que l'on ne rencontre pas normalement dans les librairies courantes.
A l'âge de 17 ans, elle a assisté à son 1er Sacrifice Humain - Et on l’a vraiment amenée de force à cette Cérémonie - Elle ne savait même pas ce qui allait se passer - A cette Cérémonie, on a sacrifié un Bébé - Et peu de temps après, elle a vu son second Sacrifice Humain - Et c'était au cours de la Messe Noire de Pâques - Au cours de ces deux occasions, on lui a fait clairement entendre que si elle disait quoique ce soit de ce qu'elle avait vu, c'est elle qui ferait l'objet du Prochain Sacrifice Humain - ( Et ces Gens là sont tout à fait capables de mettre leurs menaces à exécution ) –
Vous devez comprendre que dans ces Mouvements, les Gens sont complètement liés par la crainte - Et les jeunes et les adolescents qui sont pris dans ce piège, sont terrorisés à l'idée d'en parler, parce qu'ils savent que s'ils le faisaient, eux aussi seraient sacrifiés - Et un certain nombre d'entre eux qui en sortent sont effectivement sacrifiés - C'est une Méthode très efficace pour les discipliner –
ELAINE devint la Grande Prêtresse de Sa Loge Locale - Elle a rapidement grandi en Puissance jusqu'à devenir la Grande Prêtresse de tout un Groupe d'Etats aux Etats-Unis - Elle est devenue ce que l'on appelle une EPOUSE de SATAN - Et c'est une Cérémonie qui se tient où ces EPOUSES sont effectivement mariées à SATAN au cours d'une Cérémonie particulière - Et c'est une chose qui est commune à beaucoup de Cultures différentes dans le Monde Entier - Elle a continué à grandir en Puissance, jusqu'à ce qu'elle soit admise au Conseil National sataniste en Amérique - Et finalement, elle a été admise au Conseil International.
Je dois ajouter que ce Conseil International est composé de Personnes qui sont originaires de Toutes les Parties du Monde - Et je peux vous dire aussi, à ceux qui ne le savent pas, que ce Conseil International ne se réunit pas sur le Plan Physique, mais il se réunit sur le Plan Spirituel - Et c'est une information que beaucoup de Gens ne savent même pas - Cette Organisation dispose d'une Puissance Extraordinaire dans les Coulisses - Ces Gens qui composent cette Organisation ne sont pas n'importe qui
Ce ne sont pas des Hippies - Ce ne sont pas des Gens stupides - Les Gens les plus puissants dans le Satanisme ne se droguent pas, ils n'osent pas obscurcir leur intelligence - Ils sont très intelligents et la plupart d'entre eux sont très bien éduqués - Beaucoup d'entre eux sont des Diplômés d'Universités - Il y a des Médecins, des Avocats, de très hauts Cadres d'Entreprises, des Professeurs, des Policiers, des Pompiers - Et il y a aussi, parmi eux, des soit disant Pasteurs, qui font semblant d'être chrétiens - Et même ces petites dames, là au bout de votre rue, que vous ne soupçonneriez même pas –
Au cours de cette période, il s'est passé 3 événements dans le vie d'ELAINE qui ont été des Tournants dans sa vie - Le 1er Tournant, c'est alors qu'elle était en Californie pour une Conférence Nationale - Lorsque les dirigeants principaux se sont réunis et qu'on leur a dit qu'il y avait dans cet endroit, un chrétien qui leur causait beaucoup de problèmes - Ils avaient essayé par toutes sortes de moyens de le tuer physiquement, mais cela n'avait pas réussi - Alors ils ont décidé de l'attaquer sur le Plan Spirituel - Alors ils sont tous sortis de leur corps pour se diriger en esprit vers sa maison - ( Et ceci se passe sur le Plan Spirituel, et demain, je vous expliquerai comment cela est possible ) Mais pour la 1 ère fois dans la vie d'ELAINE, elle a rencontré là une Puissance plus grande que ce qu'elle connaissait sur le Plan Spirituel ! Et la propriété de cette famille était entourée de toute une série d'Anges, hauts de 3 mètres environ, vêtus de blanc, qui entouraient cette propriété - Et ils ont essayé de passer au travers, mais cela n'a pas réussi –
Et soudain, ces Créatures d'un regard flamboyant, les ont jetés à terre, tous - Et l'un de ces Anges s'est tourné vers ELAINE et lui a dit : " Je suis l'un des Serviteurs du DIEU Très Haut, Est-ce que tu ne sais pas que JESUS t'a suffisamment aimé au point de mourir pour toi - Ton Maître actuel SATAN, il te hait - Est ce que tu ne voudrais pas servir JESUS ? " Pour ELAINE, la bataille était finie - Elle est revenue rapidement - Et cet homme a été protégé directement par la Protection que le Seigneur
lui a donnée –
Le second Tournant dans sa vie, c'est quand elle a essayé de me tuer - Parce que, voyez vous, j'étais Médecin dans l'un des Hôpitaux Spéciaux qui étaient contrôlés par ELAINE dans la Région dont elle avait la responsabilité - Et parce que j'étais intervenue pour bloquer les Activités des satanistes dans cet Hôpital, ils ont appelé ELAINE - Et ELAINE a organisé au Plan National, un effort massif des satanistes pour m'attaquer directement par la Sorcellerie - Lorsque cet effort a échoué, là encore, cela a été un grand choc pour ELAINE - Et le résultat, c'est qu'elle a été sévèrement battue par ses propres Démons - Et ceci l'a fait réfléchir, et elle s'est rendue compte qu'en fait SATAN était un Menteur et ne l'aimait pas réellement, qu'il avait de la Haine pour elle –
Et pendant ce temps, au cours de l'année qui a précédé ma rencontre avec ELAINE, elle a été envoyée pour détruire une toute petite Eglise Chrétienne - Alors ELAINE est allée dans cette petite Eglise, et quand on la laissée devant l'Eglise, elle a rencontré là une Puissance si étrange, qu'elle n'avait jamais rencontré - C'était la Puissance de JESUS CHRIST, mais elle n'avait jamais rencontré cette Puissance avant.
La seconde fois qu'elle est allée cette Eglise, ELAINE a réussi à sortir de la voiture, mais elle n'a pas pu s'approcher du bouton de la porte - La 3ème fois, elle a réussi quand même à rentrer, mais elle est restée tout à fait au fond - Il y avait dans cette Eglise une dame qui connaissait ELAINE, qui travaillait avec elle, parce que ELAINE, à cette époque là, était aussi infirmière - Alors elle s'est tournée vers ELAINE et elle lui a dit : " ELAINE, je suis contente de te voir - Viens - Approches toi - Et assieds toi à côté de moi . " ELAINE se sentait tellement mal qu'elle lui a dit : " Non, moi je reste au fond. " Et cette dame lui a dit : " Oh cela ne fait rien, Notre JESUS est aussi présent au fond que devant. " Et les gens de cette Eglise, ils ont réalisé que ELAINE était une sataniste - Mais ils l'ont aimée et ils l'ont acceptée telle qu'elle était- Ils l'ont contrôlée- Ils l'ont maîtrisée- Ils ne lui ont pas permis d'avoir des activités dans l'Eglise - Mais ils ont prié pour elle. Ils lui parlaient- Ils l'invitaient dans leurs maisons - Ces gens là pleuraient et lui disaient : " ELAINE, nous ne te laisserons pas et nous prierons pour que tu viennes à DIEU. " Et ces Hommes là se prosternaient sur le sol et priaient en intercédant pour ELAINE - Ils ont prié pour elle pendant toute une année –
Et laissez moi vous dire, mes amis, qu'à cette époque, ELAINE n'était pas vraiment quelqu'un d'aimable - Avec les Démons qui étaient en elle , elle pouvait être très obscène - Mais ces Gens là l'ont aimée de l'Amour de CHRIST - Et finalement, il est arrivé que ELAINE a commencé à avoir faim et soif pour cet Amour et cette Joie qu'elle voyait dans la vie de ces Gens - Elle a compris dans quelle piège elle se trouvait - Et combien elle était malheureuse au dedans d'elle - Et finalement, 2 semaines avant notre rencontre, ELAINE s'est approchée de l'estrade et en pleurant, elle a fini par donner sa vie à JESUS CHRIST - Et elle a changé de Maître - Elle n'a plus jamais servi un Maître qui la haïssait - Elle n'a plus servi un Maître qui lui demandait de verser son sang - Mais elle est entrée dans un Royaume de Lumière où elle a servi un Maître qui lui avait versé Son Sang pour elle - Elle a servi un Maître qui allait devenir Pureté, Paix et Amour pour elle - Et qui avait la Puissance de la libérer des liens dans lesquels elle se trouvait - Mais le combat n'était pas encore fini, parce qu'elle avait encore tous les Démons qui étaient en elle - Et aussi elle était très connue dans son Groupe –
En l'espace de 2 semaines, ELAINE avait tout perdu ce qu'elle avait- Elle a du s'enfuir de cette ville pour sauver sa vie - Elle est devenue très malade parce que les Démons qui étaient en elle essayaient de la tuer - Un soir elle s'est évanouie dans la rue, et elle a été admise dans l'Hôpital où je travaillais - Et devinez qui était de garde ce soir là ? Ce Docteur même qu'elle avait essayé de tuer - Et c'est comme cela que j'ai rencontré ELAINE - Et cela fait maintenant presque 9 ans » (sic)
Bien évidemment, ce témoignage est basé sur une croyance totale en ce qui concerne les éléments religieux – que ce soit Jésus ou Satan. Il y a cependant quelques éléments intéressants à relever.
Bien que la fiabilité de ce témoignage n’est pas entière (je rappelle qu’il a été trouvé sur Internet), il montre ce que peut produire le satanisme dans toute son horreur. Le récit d’Elaine est particulièrement macabre –la souffrance qu’elle a pu enduré est évidente- mais on retient aussi ce que le mouvement a pu apporter à d’autres personnes –souvent innocentes. On sous-entend par là les sacrifices humains (le récit de ceux-ci sont raconté de façon très sombre sur le blog d’Elaine ou encore les tentatives de meurtre dont il a été question.
Ainsi, sans chercher à condamner chacun des satanistes, de par le fait qu’il est évident que ces faits ont été inspirés par le culte sataniste, on peut conclure que ce mouvement peut trop facilement mener à des dérives dangereuses (plus qu’en ce qui concerne la majorité des « religions » acceptées par la société), voire que le culte sataniste est dangereux en lui-même.
C] Conclusion
1) Le cas de la Church of Satan
La Church of Satan fut fondée la nuit du 30 mai (ou Walpurgisnacht) 1966 par Anton Szandor LaVey (1930-1997) qui y tint la fonction de « Grand Prêtre » jusqu’à sa mort.
On considère ce mouvement comme le précurseur du satanisme moderne, en effet la « Bible de Satan » écrite par LaVey lui-même est universellement connue voire même reconnue par quelques-uns des courants sataniques. La Church of Satan compte elle-même plusieurs centaines de membres officiels, et encore plus d’adeptes de leur doctrine.
Or, ce mouvement sataniste est celui qui peut le plus être décrit comme « sectaire », et ce pour plusieurs raisons.
Premièrement, l’argent. En effet, on voit sur le site de la Church of Satan qu’il faut débourser un total de 208 dollars pour devenir membre, et que chaque membre officiel se doit de participer régulièrement au financement du mouvement. Or, il faut savoir que sur une demande des élus au Parlement, les Renseignements généraux ont établi dix critères permettant de définir une secte et que des « Exigences financières exorbitantes » en font partie.
De plus, le mouvement pousse ses adeptes à s’écarter de leur environnement d’origine en décrivant la secte comme une « seconde famille » auquel il faut se dévouer. En étant ainsi plus proches de la secte, ils sont plus faciles à manipuler et à contrôler. Il arrive en effet de voir à la télévision américaine des adeptes parlant au nom de leur secte pour prêcher leur doctrine (Karla LaVey -la fille d’Anton LaVey- elle-même fait régulièrement des apparitions à la télévision), et de sérieux doutes émanent à chaque fois en ce qui concerne l’intégrité mentale de ces adeptes. Une nouvelle fois, ce sont deux critères (« Rupture avec l’environnement d’origine » et « Déstabilisation mentale ») qui sont utilisés par les Renseignements généraux pour définir une secte.
Les autres critères s’appliquant à la Church of Satan qui sont souvent utilisés par l’opinion publique pour caractériser une secte sont nombreux, mais le plus fragrant d’entre eux est bien le culte de la personnalité. En effet, Anton LaVey n’est pas seulement le fondateur du mouvement, il en est aussi le centre spirituel – à se demander s’il ne prend pas plus d’importance que Satan au sein de la Church. Jusque sur le site officiel du mouvement on l’admire, voire on le vénère (il suffit de voir les seuls clichés qu’on a de lui (exemple : http://news.nhs-info.com/creature/data/upimages/antonshock.jpg) – tous sont orchestrés de façon à présenter le personnage comme presque mythique. Cependant, il n’est pas le seul à avoir porté le titre de « Grand Prêtre » (dont le « grand », traduit de l’anglais « great » décrit plus une grandeur spirituelle qu’une simple position hiérarchique) ; en effet ce titre se passe de personne en personne et l’allégeance aux figures emblématiques du mouvement par les adeptes est maintenue intacte. Néanmoins, c’est LaVey qui marque les esprits en tant que meneur du culte (mais culte de qui ? De Satan ou de LaVey ?...)
Malgré tout, la Church of Satan est un cas assez « exceptionnel » puisque les satanistes ne sont en général ni regroupés de façon importante, ni hiérarchisés, et ne suivent en général pas de règles communes. Jetons un coup d’œil à ces autres mouvements.
2) De manière générale
Nous l’avons vu plus haut, il existe deux formes de satanisme : une philosophie, et un culte (celui-ci se divisant principalement en deux parties). La première distingue Satan comme un « référentiel » (c’est sa doctrine qu’il faut suivre) mais ne lui voue aucun culte. C’est en somme une philosophie qui prône l’individualisme et le matérialisme tout en refusant de suivre « les masses » et d’être formaté par la société ; tout ceci dans le respect d’autrui et de la loi. Ces satanistes peuvent s’abandonner à des rituels (qui servent à obtenir quelque chose que l’on désire), mais ne font rien qui pourrait porter atteinte à une autre personne. Ils ne sont donc pas réellement « dangereux », même si l’opinion publique les confond souvent avec les « autres » satanistes profanateurs de cimetières, exhumant des cadavres et partageant un goût prononcé pour le gore (un cliché qui n’en est pas un, voir plus bas). Somme toute, ces satanistes ne sont pas nombreux, puisque ce sont essentiellement des clichés qui prolifèrent en ce qui concerne ce mouvement et leur doctrine est ainsi très peu répandue.
D’autre part, le culte sataniste est lui plus répandu. On distingue une nouvelle fois deux ramifications à ce culte : une branche assez structurée (la Church of Satan fait partie de ce cas de figure) où les cultes (auxquels participent de nombreux adeptes) peuvent inclure des messes noires et sont très organisés (organisés en général autour de la « divinité » Satan). Une deuxième branche enfin, où ce sont les « faux clichés » qui prolifèrent ; en effet on distingue parmi les adeptes de cette dérive une majorité de jeunes adolescents reprenant les clichés des satanistes distribués par les médias (rituels, virées nocturnes dans des cimetières). La symbolique (le « nombre de la Bête » - le 666, pentagrammes inversés…) a par extension son importance dans ce courant satanistes, où on voit de nombreux jeunes essayant de reproduire ce qu’ils perçoivent du satanisme. Ainsi, les clichés distribués par les médias deviennent réalité, puisqu’ils sont repris par ces « adeptes » de ce qu’on appelle le satanisme moderne.
L’une comme l’autre de ces branches sont infiniment dangereuses comme nous l’ont déjà montré de nombreux témoignages et faits divers. En effet, ils poussent souvent à l’illégalité et à l’atteinte à l’intégrité d’autrui. Certains faits sont par ailleurs infiniment plus macabres que d’autres – rapts, viols, meurtres, sacrifices. On voit donc que la dangerosité de tels mouvements ne peut pas être niée.
Il est aussi intéressant de noter que si beaucoup de gens considèrent le satanisme (toutes branches confondues) comme une secte, c’est en raison de leur désaccord avec les normes et valeurs de la société. Bien sûr, « ne pas tuer » est une norme imposée non seulement par le christianisme mais aussi par la société et certains satanistes la transgressent, mais ce n’est pas l’exemple le plus concret. En effet, la doctrine sataniste incite à « explorer avidement les sept péchés capitaux du christianisme » (d’après la FSF) ce qui n’est pas acceptable par une société européenne très influencé par cette dernière religion. L’individualisme et l’assouvissement de ses désirs, prônés par cette philosophie vont aussi à l’encontre de la solidarité et du bien-être d’autrui souvent prêchés par notre entourage. Le bris de tabous (bisexualité, relation sexuelles à plusieurs sont acceptés par le satanisme) et le surnaturel (occultisme) sont aussi rejetés par notre société. Ainsi, le satanisme s’est vu affublé du terme de « sectes » dans sa connotation péjorative.
Néanmoins, c’est le premier de ces arguments qui nous a semblé le plus juste pour définir une secte : le terme secte –de par la connotation péjorative dont il a été doté- n’est pas une simple scissure, un détournement : c’est tout mouvement qui peut porter préjudice à la société par une quelconque dangerosité. Bien évidemment, cette définition n’est pas retenue par tous, mais c’est celle que nous avons décidé de retenir comme le montre la prochaine étude de cas.
L’ORDRE DU TEMPLE SOLAIRE
I- Qui étaient-ils ?
L’Ordre du Temple Solaire était un groupe ésotérique (=dont la doctrine, en s'appuyant sur la conception du monde d'un système religieux ou laïque donné, en propose une lecture particulière réservée à un nombre restreint d'« initiés ») classé comme secte selon le rapport parlementaire français de lutte contre les sectes. Sa doctrine s’appuyait sur une autre organisation datant du Moyen-Âge, l’Ordre des Templiers, quant à son fonctionnement il ressemble de beaucoup à ce que l’on qualifie généralement de « sectaire ».
A] La base de leur doctrine : l’Ordre des Templiers
L'Ordre du Temple était un ordre religieux et militaire international issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, ses membres étaient appelés les Templiers. Cet ordre fut créé le 13 janvier 1129[] à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon. Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête. Leur but est explicité par leur premier nom : militia Christi (en latin la « milice du Christ ») ; les Templiers avaient donc pour but de protéger les pèlerins chrétiens se rendant à Jérusalem et par extension de servir le Christ.
C’est de cette organisation que la doctrine de l’Ordre du Temple Solaire s’est inspirée. Fondé en 1984, L’Ordre peut donc être considéré comme inscrit dans une lignée chrétienne (bien que sa doctrine s’en diffère entièrement) puisque leur but premier est de « servir le Christ ». Leurs objectifs secondaires seraient les suivants (d’après les règles de l’Ordre énoncées sur http://www.prevensectes.com/ots2.htm):
· Reconnaître et rassembler une élite spirituelle afin de la préparer, par l'étude des Hautes Sciences, à participer à des Travaux en vue de perpétuer la Conscience UNE et la VIE dans le temps et l'espace.
· Prendre une part prépondérante et active à l'édification des Centres de Vie.
· Former à travers le monde une chaîne de fraternité véritable, au service des forces positives et du Temple unifié, constitué par l'Ordre du Temple Solaire
On reconnaît donc une certaine similitude avec quelques doctrines chrétiennes ; or le mouvement s’en diffère considérablement à cause d’une organisation très différente (deux
« maîtres spirituels » ayant tous les pouvoirs) et de certains caractères dits « sectaires » (d’après les dix critères établis par les Renseignements généraux pour définir une secte).
B] L’organisation du culte
On distingue deux dirigeants de l’Ordre : Joseph Di Mambro, cerveau et maître des finances de l'organisation, et Luc Jouret, médecin, fondateur du mouvement et recruteur. Malgré le fait que tous deux soient aujourd’hui morts, ils restent les figures de proue du mouvement.
Selon le site http://www.prevensectes.com (qui semble fiable malgré ses prises de position, puisqu’il se base uniquement sur des articles de presse), Luc Jouret (1947, ex-Congo belge - 1994, Salvan, Suisse) aurait eu une carrière chaotique. Diplômé en médecine à l'Université Libre de Bruxelles en 1974, il se spécialise en homéopathie, qu'il exercera plus ou moins régulièrement quinze ans durant, mais il s'intéresse parallèlement à des thérapies singulières (macrobiotique, iridologie, etc.) et prend parti inconsidérément pour les guérisseurs à mains nues philippins qu'il a rencontrés à Manille à plusieurs reprises.
C’est sa rencontre en 1976 avec le suisse Di Mambro qui l’aurait fait basculer définitivement dans la mouvance ésotérico-occultiste. Di Mambro, né en 1924, ancien patron horloger, fondateur en 1974 d'un mouvement ésotérique, la Fondation Golden Way, va devenir son guide et partenaire.
Fait essentiel : Jouret entre en 1983 dans l'Ordre rénové du Temple dirigé par Julien Origas et en sera même le grand maître éphémère de 1983 à 1984, après le décès de celui-ci. Il quitte cet ordre néo-templier pour créer le sien, l'OICTS (l'Ordre International Chevaleresque de Tradition Solaire). C'est Di Mambro, inspirateur et financier, qui tient les rênes de l'Ordre.
Jouret s'emploiera de 1983 à 1993 à recruter des membres pour l'Ordre (renommé « Ordre du Temple Solaire). Plus tard, certains d'entre eux l'aideront à créer des ordres et centres affiliés en France métropolitaine, à la Martinique, au Canada, en Australie. L’effectif maximal estimé à 350 personnes.
Les adeptes sont entretenus dans une ambiance assez « conviviale » (les réunions entre membres sont très fréquentes) mais toujours dans l’admiration des deux maîtres du mouvement, Jouret et Di Mambro. Il semblerait que malgré cela chacun des adeptes soient hiérarchisés ; en effet certains porteraient une cape avec une capuche de couleur différente selon le degré d’initiation atteint. Leurs croyances sont celles évoquées plus haut, en y ajoutant quelques croyances apocalyptiques que le mouvement semblerait avoir développé vers sa fin.
C] Des tendances dites « sectaires
Toujours d’après le même site, (http://www.prevensectes.com/ots2.htm), l’Ordre présenterait de nombreuses caractéristiques « sectaires », dans le sens où l’opinion publique entend ce terme. Elles seraient les suivantes :
· Prééminence de Di Mambro, l'ordonnateur, et de Luc Jouret, l'illuminé. Ils commandent, tous les autres doivent obéir
· Contrôle hiérarchique absolu, dépendance totale en ce qui concerne la progression dans l'Ordre.
· Explications exclusives sur tout. Celles qui viennent d'ailleurs sont repoussées et interdites : « Hormis l'enseignement donné ... aucun autre enseignement, doctrine, théologie, philosophie, théorie ou concept à caractère spirituel, initiatique, ésotérique ou métaphysique, ne peut être propagé, dispensé ou introduit par quiconque à l'intérieur de l'Ordre TS » (Article 23 Règles de l'Ordre TS).
· Assujettissement des adeptes Templiers. Ils remettent des fortunes pour faire triompher l'Ordre dans le monde
Bien qu’il soit évident que ces données sont trop catégoriques pour être objectives, il est tout aussi clair qu’elles ne se trompent pas entièrement. En effet, la mort de 74 personnes, toutes membres de l’Ordre entre 1994 et 1997 est un fait qui empêche de nier une certaine manipulation des membres ainsi qu’une indéniable dangerosité du mouvement.
II- La tragédie
D’octobre 1994 à mars 1997, c’est un total de 74 personnes qui ont péri, au Canada, en Suisse et en France. Leur point commun : ils étaient tous membres de l’Ordre du Temple Solaire.
A] Octobre 1994
Que ce soit du fait de meurtres ou de suicides en série, on ne sait pas encore. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’au final 53 personnes (dont Di Mambro et Jouret) sont recensées mortes ; 5 d’entre elles à Morin Heights (Québec, Canada), 23 à Cheiry (Fribourg, Suisse), 25 à Salvan (Valais, Suisse). Les victimes ont été retrouvées brûlées après avoir été soit poignardées, tuées par balles, ou droguées selon les cas.
Accident ? Après la découverte des cinq premiers cadavres au Québec, c’est la thèse retenue. Mais une fois les incidents de Suisse révélés, ainsi que le fait que toutes les victimes étaient adeptes de l’Ordre, il est évident que ces morts ne sont pas le fruit d’une coïncidence.
Suicide collectif dans ce cas ? C’est en tout cas la thèse retenue par le juge chargé de l’affaire. « Pas si sûr », rétorquent certains (dont une majorité des familles des victimes). Pour eux, l’incident est le fait d’un meurtre en série, d’où les sacs plastiques sur les têtes de certains cadavres. D’où aussi les impacts de balles tirées à des angles improbables dans le cas d’un suicide sur certaines victimes. D’où enfin les marques de lutte sur certains corps, indiquant la possibilité que certains adeptes n’étaient pas consentants.
Au final pourtant, c’est la thèse du suicide collectif qui est retenue, et ce sera celle qui sera aussi retenue lors des deux prochains « massacres », en France et au Canada.
B] Décembre 1995
Alors que la justice ne sait toujours quoi décider en ce qui concerne le premier « massacre » de 1994, un nouveau drame survient, à peine plus d’un an après le premier. Cette fois c’est en France que seize personnes (dont trois enfants) trouvent la mort, dans une clairière du Vercors. Cette fois aussi, les victimes ont été tuées par balles pour ensuite être brûlées dans la clairière.
Parmi les victimes figurent Edith Vuarnet (triple championne de France de ski alpin), son fils Patrick Vuarnet, sa fiancée et leur fille, deux inspecteurs, et deux autres enfants. Notons que Luc Vuarnet, qui a mené son enquête parallèle est aussi le fils d’Edith.
Une fois de plus, on retient la thèse du suicide collectif. Les adeptes de l’Ordre du Temple Solaire seraient donc de dangereux fanatiques dévoués corps et âmes à la doctrine de leur maître spirituel, jusqu’à en donner leurs vies…
C] Mars 1997
C’est deux ans plus tard que survient le dernier des massacres. Cinq personnes meurent à Saint Casimir au Québec le 22 mars, laissant derrière eux des lettres « faisant état d’un départ de façon parabolique » (article du Parisien du 24 mars 1997). Trois adolescents ont été épargnés.
Ce sera jusqu’ici le dernier des « massacres » de l’Ordre. Le procès pour tenter d’élucider leurs morts durera dix ans. C’est en 2006 que le verdict est tombé : il n’y a pas eu de complicité extérieure en ce qui concerne les meurtres, le massacre est dû à un suicide collectif.
Cependant les idées ne sont toujours pas claires en ce qui concerne les victimes. Certains médias, certaines associations de lutte anti-sectes, certaines familles pensent à l’inverse à un meurtre en série. Mais au final plus nombreux sont ceux qui considèrent les victimes comme des « fanatiques » prêts à donner leur vie pour faire valoir leur doctrine, et plus nombreux encore sont ceux qui considèrent les victimes comme modelables, s’étant fait manipuler trop facilement.
Mais justement, le fait que les victimes se soient fait manipuler par le mouvement (si bel et bien il y a eu suicide collectif et non meurtre) n’est-il pas un fait à imputer à la responsabilité de la secte qui aurait profité d’adeptes relativement modelables ? A en déduire par la réaction de la justice, la réponse serait non.
Au final, le cas de l’Ordre du Temple Solaire est très flou. La responsabilité du mouvement dans l’affaire n’a pas été définie, celle des adeptes non plus. Nombreux sont ceux qui réclament une meilleure efficacité de la justice en ce qui concerne l’enquête sur cette affaire, ou une révision du jugement. De nombreuses prises de position ont été prises de part et d’autre, que ce soit chez les médias, la justice, ou les familles des victimes qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la responsabilité du mouvement vis-à-vis de l’affaire de façon à savoir s’il devrait être légitime ou non. Cependant, c’est sur un autre aspect de l’incident de l’Ordre que nous avons décidé de nous pencher : plus que sa responsabilité, c’est sa réelle dangerosité que nous allons prendre en compte.
II- Conclusion
Il faut tout d’abord savoir que dès la révélation de l’affaire, le mouvement a immédiatement été catapulté au rang peu envié de « secte ». Pourquoi cela ? Tout ce que les médias savaient du mouvement jusqu’à présent représentait bien peu, trop peu pour se forger une idée sur la question. Or, une fois la série de morts mises à jour le mouvement fut immédiatement appelé « secte ». Très peu d’articles de presse se posaient réellement la question de savoir si ce terme était distribué à la légère (un compte-rendu des principaux articles de presse concernant l’affaire est disponible sur http://www.prevensectes.com/ots.htm). Nous avons donc émis une hypothèse : est-ce que donc les morts qui ont caractérisé le mouvement de 1994 à 1997 suffisent pour faire qualifier le mouvement de « secte » ?
Un autre des débats qui a beaucoup agité l’affaire fut celui de la responsabilité de la secte dans la mort des adeptes. Est-ce que les morts étaient dues à un suicide, ou à un meurtre collectif ? Dans le premier cas, seule la responsabilité des adeptes serait de mise ; dans le deuxième les dirigeants du mouvement seraient des meurtriers et c’est leur responsabilité qui doit être mise en cause. Si le deuxième cas se confirmerait, cela suffirait pour pouvoir qualifier le mouvement de « secte », d’après ce que nous avons mis en évidence précédemment.
Cependant, nous avons choisi une différente approche. Nous avons décidé que suicides ou meurtres, peu importe réellement : à partir du moment où il est clair que les morts sont dues au mouvement (ce qui est évident, 74 adeptes du mouvement trouvant la mort dans un même contexte n’est pas une coïncidence) il n’y a pas d’autres questions à se poser. En effet, la mort d’une personne est un sort peu souhaitable et est directement signe d’un danger émanant du mouvement. L’Ordre du Temple Solaire, en ayant causé la mort de 74 personnes peut donc être classifié en tant que « dangereux ».
A partir de cette affirmation, pouvons-nous déduire que le mouvement est une secte ? Puisque les médias et l’opinion publique sont catégoriques sur ce point, il semble qu’on ne peut que désigner le mouvement comme sectaire. Une fois cette déduction faite, et à partir de nos précédentes conclusions, un point devient clair : la dangerosité d’un mouvement vis-à-vis de la société est un critère très judicieux pour tenter de savoir s’il peut être défini comme « sectaire » ou non.
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